Gabriële, d'Anne et Claire BEREST
Il est des histoires de famille mystérieuses. Des secrets bien gardés. Anne et Claire BEREST avec ce roman, Gabriële, rendent hommage à leur arrière-grand-mère qu’elles n’ont jamais connue, et dont elles n’ont jamais entendu parler. Ou presque. Pourtant Gabriële BUFFET fut l’épouse du peintre Francis PICABIA, mais aussi une des muses, un des cerveaux du mouvement dadaïste.
Et le portrait dressé par ses descendantes a une vocation presque historique, puisqu’il s’agit de faire revivre et de réhabiliter cette femme passionnée par l’Art et la réflexion artistique. Libre intellectuellement, Gabriële est partie étudier très jeune la musique en Allemagne pour devenir compositrice. A l’aube du XX°siècle, autant vous dire que c’était assez extraordinaire. Mais elle n’est la femme que d’une création et décide de suivre l’extravagant (et surtout bipolaire) Picabia pour devenir sa femme et sa muse. Gabriële est une intellectuelle : elle réfléchit, s’instruit, innove. L’art est une matière à penser, Francis en sera l’artisan de la réalisation.
Des artistes gravitent autour de son aura : le couple bien que devenu parent d’un, deux puis trois enfants, ne sera jamais empêché dans ses projets, qu’il s’agisse de voyager autour du monde ou de partir à l’autre bout de la France sur un coup de tête. L’héroïne ne sera jamais mère ni grand-mère, et celle qui prend vie entre les mains de ses descendantes ne sera pas non plus ce qu’elle n’a jamais été.
Ce fut une femme extraordinaire et c’est son influence que le roman éclaire en partie. Il réhabilite celle qui œuvra dans l’ombre des plus illustres peintres. Le récit d’Anne et Claire BEREST m’a beaucoup plu, j’ai aimé naviguer entre les pages, illustrant ma lecture avec les résultats de mes recherches Google images.
Gabriële, d'Anne et Claire BEREST, Editions Stock.