Eparse, de Lisa BALAVOINE

Publié le par Alice

Eparse, de Lisa BALAVOINE

Comme tant d’autres lecteurs, à ce que j’en lis et vois ici et là, j’ai lu d’une traite – ou presque – ce premier roman de Lisa Balavoine. Eparse porte bien son titre puisqu’en guise de roman, ce sont des éclairs de vie, des fulgurances, à la manière d’une parole de chanson, d’un souvenir d’enfance ou d’une résurgence d’un moment passé ou ressenti qui se rappellent à nous subitement.

Donc pas de roman, pas de chapitre ni squelette. Juste une succession d’instants passés ou présents qui ne laissent pourtant pas oublier le corps, le cœur, la sensualité, l’esthétisme et sa recherche…

J’ai beaucoup aimé.  Et ce n’est pas tant cet ancrage permanent à l’époque, notre époque, nos souvenirs partagés de quarantenaires (musiques, films, objets du quotidien) qui m’ont plu. Cette fillette, trop tôt quittée de ses parents, qui se construit un monde, cette femme qui décide de partir et qui en paie la culpabilité, cette mère si ordinairement imparfaite et cette amante qui s’essaie à l’amour. Je me suis vue, reconnue à différents moments de ma vie d’enfant, de femme et de mère. Des anecdotes qui ont ponctué sa vie dévoilent un regard souvent dur sur ce qu’elle est, pas de bienveillance et pourtant, rassure-toi Lisa, on se reconnait tous aussi un peu.

J’ai eu souvent envie de la rassurer, de réagir à ses mots, de lui dire, comme à une amie, « Je te le promets, Lisa, tout ira bien ». Ce récit intimiste m’a laissée un peu triste, peut-être parce que la liste de ce qui fut parait bien remplie au regard de tous les inconnus à venir, peut-être parce que je suis aussi une grande nostalgique des pages tournées et que je refuse d’y attarder ma pensée…

J’ai eu le sentiment que ce roman c’est celui du bilan de la quarantaine, de la nostalgie, du temps qui passe, du corps qui s’affaisse. Des bleus à l’âme, des désillusions mais aussi le bonheur d’un enfant qui va bien, des appuis que l’on se construit : les souvenirs et nos disparus dont on garde la mémoire en nous, toujours, la littérature, la musique et le cinéma. Nos amis.

Merci à toi Lisa. Après avoir pris un bonheur infini à te lire durant de longues années, je retrouve avec plaisir ton talent de savoir capturer les instants et celui de savoir les partager avec autant d’émotion.

 

Eparse, de Lisa BALAVOINE, JC Lattès.

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